Si aujourd’hui l’escalier est le symbole pour décrire notre agence d’architecture, il représente bien plus pour nous qu’une simple signature que nous cachons, à la manière d’un « où est charlie ? », dans tous nos projets depuis 2016.
Il implique une dynamique basée sur la confiance de la marche que nous venons de gravir. Il s’agit d’un état d’esprit que je partage avec mes collaborateurs.
Ma mère et co-fondatrice de l'agence, qui avait choisi ce symbole pour nous représenter, avait coutume de dire que « l’escalier est la chose la plus difficile à dessiner pour les architectes ». Car en effet, aussi « simple » puisse t-il paraître, il pose des questions d’architecture, à petite échelle : il participe à la qualité d’un espace, de son esthétique, il assure la transition, tout en se devant de garantir le confort de l’utilisateur à toutes les étapes d’une vie.
Au cours de cette dernière année et en lien avec le changement de gouvernance (suite au départ à la retraite de mon père), nous avons co-construit avec l’équipe, notre « modèle de management » :
Nous avons défini le rôle du manager comme celui qui soutient, qui ferme la marche, qui s’assure, en discussion constante avec l’éclaireur (celui qui ouvre la marche), que l’équipe est capable de monter la marche à venir.
Dans l’escalier, l’espace de marche est toujours plus grand que celui de la contremarche. En ce sens, le palier de repos de l’équipe doit être plus important que la difficulté qu’elle doit affronter. Au risque sinon, de s’essouffler. Peu importe le temps que cela prendra, l’escalier nous apprend la progression lente et régulière : il nous enseigne la patience.
L’ escalier représente aussi ce projet « agence ». Ce projet que nous souhaitons mettre au centre de notre production.
Comment innover dans nos projets pour nos clients si nous ne prenons pas soin de nous, si nous ne nous questionnons pas sur notre vision, notre manière de travailler, d’échanger, de capitaliser, d’innover ?
En faisant mes premiers pas de dirigeante de cette « agence familiale », je voulais prendre le temps, d’écrire ces quelques mots, pour remercier celles et ceux qui ont façonné, façonnent ou façonneront, ces marches.
Si l’escalier guide notre démarche interne, le projet d’architecture est lui aussi un processus, fait d’itérations, d’échanges, de relations partagées. De la maitrise d’ouvrage (client), aux différents partenaires (bureaux d’études), aux utilisateurs, aux artisans et ouvriers présents sur site : comment cette « vision-escalier » pourra t’elle nourrir une autre manière d’envisager le projet ?
C’est peut-être cette prochaine marche que nous souhaiterions aborder ?
SB